Comme une première rentrée
Depuis juin j'avais devant les yeux cette image d'elle il y a 3 ans. Elle qui avait encore ses rondeurs de bébé, son petit carré bouclé. Elle si fière en tenant la main de son père sur le chemin de l'école. Le sourire qui s'était un peu crispé à l'arrivée.
Elle qui a tant grandi et changé et qui oscille entre la toute petite fille et la grande. Petite quand, les derniers jours des vacances, elle pique des colères terribles plusieurs soirs d'affilée qui nous laissent démunis et ont l'air de la dépasser. Petite quand elle teste sans cesse les limites et nous assène ses "je veux". Grande quand elle joue les indépendantes avec les copains en vacances ou rejoint ses copines à l'école en oubliant presque (j'ai dit presque, ouf !) de nous dire au revoir.
Elle pour qui je m'inquiète parce qu'elle ne sait pas se défendre et qu'elle sera parfois en recréation avec des bien plus grands. Parce que, malgré tout, sous ses airs de grande, elle fait partie des plus jeunes de l'école primaire.
Elle qui est allée à l'école sans crainte et avec impatience, toute à sa joie de retrouver ses copines, quand moi j'avais une boule dans la gorge de la voir déjà en CP. CP quoi !
Et lui. Lui si charmeur et drôle mais si buté, sur qui les punitions et réprimandes glissent. Lui qui entre en petite section. Lui pour qui je souhaite bien du plaisir à la maîtresse (mais qui nous surprendra peut-être, après tout, chez la nounou il aimait jouer les enfants modèles). Lui qui peut faire le petit coq et se bagarrer et pour qui on craint de se faire convoquer.
Lui pour qui je ne faisais aucun pronostic, ne sachant s'il allait jouer les koalas ou partir s'éclater avec les autres enfants en nous oubliant. Lui pour qui je me suis inquiétée hier, et plus trop ce matin dans le feu de l'action. Lui pour qui tout s'est bien passé pour l'instant, ouf, et qui pleurait même pour rester à l'école comme sa soeur cette après-midi (au lieu de rester à la maison avec maman, eh oui, le nain est bien ingrat !).