Tu oublieras...
Tu oublieras les hurlements de cochon pour des raisons à la con et toi poussant la poussette d’air mi-détaché mi-las.
Tu oublieras les parents croisés. Pas ceux qui te font un petit sourire entendu genre « je sais, je sais ». Mais sûrement ceux qui te regardent en coin d’un air un peu pincé genre leur nain n’aurait jamais fait ça, tu penses bien.
Tu oublieras les nuits pourries. Même si pour l’instant tu as surtout oublié ce que c’était de faire une nuit complète.
Tu oublieras leurs bastons, les cris, les pleurs.
Peut-être que tu n’oublieras pas, mais le temps pâtinera ces souvenirs, les adoucira, leur apportera une pointe de nostalgie...
Tu préféreras oublier que des fois tu attendais avec impatience l’heure du coucher. Que des fois tu criais. Que des fois tu étais bien contente de sortir et de ne t’occuper que de ta petite personne. Sûrement même que quand ils grandiront tu auras trop de temps et qu’au début tu ne sauras pas quoi en faire.
Mais j’espère, j’espère, que tu n’oublieras jamais les rires, les calvacades, les onebaby-shows, les bisous sucrés, les petits cous tout chaud et combien tu t'éclatais à les voir grandir...
Ce billet a été écrit dans ma tête en poussant la poussette sous les hurlements de Tiny pour une sombre histoire de tétine oubliée à la crèche... La photo a été prise lors de notre voyage en Irlande, aux falaises de Moher.